Vous avez besoin de communiquer ? Une affiche pour votre association, des flyers pour votre boutique ou juste communiquer sur les réseaux sociaux ? Engager un graphiste n’est pas toujours dans vos moyens, mais c’est un métier et un art dont vous n’avez pas les codes… Alors je ne vais pas vous transformer en Pro en quelques conseils, mais voici quelques notions à connaître…
Une mise en page, c'est quoi ?
La mise en page c’est l’art de mettre en valeur un document en organisant l’espace. Il s’agit de créer des niveaux de lecture en fonction de l’importance des informations.
Si le graphisme pouvait se résumer à un ensemble de règles à respecter, les logiciels auraient déjà remplacé les graphistes. Mais une mise en page réussie ne dépend pas seulement d’une connaissance des règles de base mais aussi d’une capacité à harmoniser tous les éléments, couleurs, photos, design et texte et d’une créativité développée.
Avant de commencer, répondez à ces questions :
Pour réussir la réalisation de sa communication, il faut avoir un maximum d’informations sur le résultat souhaité. Plus le “brief” sera détaillé, plus les objectifs seront clairs et plus la mise en page sera adaptée et donc réussie !
Une fois les réponses obtenues, vous aurez le point de départ pour commencer votre document.
- A qui s’adresse la publication ? (Cible, client, audience, secteur d’activité…)
- Quel est le message ? (Oui, oui au singulier, un seul message à la fois !)
- Quelle serait la forme idéale pour le transmettre ? Flyer, dépliant, affiche, bannière web ?
- Que fait la concurrence pour un produit semblable ?
- Quel est le lien entre cette publication et le reste de mes communications ? (Documents similaires existants ? Est-ce cohérent ?)
- Où sera diffusé mon document, quel est l’environnement de lecture ?
Trouver de l'inspiration
Prenez l’habitude de garder des exemples. Lorsque vous trouvez une mise en page qui vous plaît, examinez-la et essayez de découvrir ce qui a retenu votre regard. Collectionnez-les dans un dossier sur votre ordinateur, dans une pochette ou sur Pinterest par exemple… Ainsi, lors de la création de votre mise en page, vous pourrez regarder votre dossier : il se pourrait qu’il contienne la clé pour réussir votre mise en page. La recherche régulière que vous effectuerez pour ce dossier d’inspiration vous aidera à affiner votre sens de la mise en page. Ce n’est pas qu’une question de beauté graphique. Une mise en page peut être belle mais ne pas être compréhensible.
3 buts à atteindre
Pour savoir si une mise en page est réussie, placez-vous dans la peau d’un client, et demandez vous si les 3 buts (voir plus haut) sont atteints ?
– Cette mise en page vous informe-t-elle correctement ?
– Vous motive-t-elle à en savoir plus ?
– Vous a-t-elle persuadé(e) que le produit ou service proposé présente un intérêt ?
Faire des essais
Ne vous lancez pas directement dans la mise en page “définitive” !
Commencez par définir des zones. Il faut faire plusieurs tests, afin d’obtenir un ensemble visuellement harmonieux. Ces “croquis” ou “maquettes” réalisés à la main permettent de mieux vous rendre compte du placement et servent à vérifier que vos idées fonctionnent, s’il y a trop de texte, pas assez, si c’est assez aéré, si c’est cohérent, compréhensible ou même si l’ensemble rentre dans la ou les pages. Ne vous préoccupez pas des détails. Allez-y à grands traits, indiquez l’emplacement des titres, des textes, des illustrations et des graphiques en traçant des cadres ou des visages. Essayez et recommencez…
Style et pertinence
Dans un document, les différents éléments graphiques, typographiques, photos etc, doivent être choisis en accord avec le message à faire passer et aider à la création d’une mise en page harmonieuse.
En effet, un document d’information sérieux nécessite un agencement graphique différent d’un autre traitant de mode. Une annonce publicitaire pour le lancement d’un produit exige une approche différente de celle pour annoncer une promotion. La cible et le contexte du produit feront toute la différence dans le choix de mise en page.
Même si c’est pour le même média en apparence (un magazine), vous ne ferez pas la promotion d’un parfum de la même manière qu’une offre promotionnelle d’épicerie. Chacune de ces publicités vante un produit que l’on veut vendre. Mais le public ciblé, le secteur et les magazines de diffusion et donc l’environnement de lecture ne sont pas les mêmes. Le design est donc adapté. Imaginez si on inversait, est-ce que ces poulets dans une ambiance glamour avec Charlize Theron et sans aucune inscription, réussiraient à se vendre ? Tandis qu’une bouteille de parfum Dior sur un fond rose flashy entourée d’infos sur sa composition, son origine et son prix ferait-elle rêver ? Bien sûr que non !
D’où l’importance de bien répondre aux questions de contexte (voir ci-dessus) et de ne pas se perdre entre ce qui nous plait et ce qu’il faut réellement communiquer. Chaque élément graphique porte le message final, il faut veiller à bien les choisir et les associer. C’est ainsi que commence à se créer la “charte graphique” d’une marque. Toutes les marques en ont une, plus ou moins poussée, en fonction des besoins. Cette Charte vous permettra, en la respectant pour les documents suivants, d’obtenir une communication cohérente, peu importe le support.
La mise en page est un moyen de communication et non une décoration ou un remplissage voué à éviter la page blanche. Les possibilités de votre logiciel ne doivent pas transformer votre création en démonstration et vous faire oublier votre message d’origine.
3 règles fondamentales
– La compréhension, l’organisation et la simplicité sont tout aussi importantes que le visuel.
– Le message et le design doivent être complémentaires.
– L’idée la plus importante doit sauter aux yeux.
Choix des couleurs
roue chromatique
Les couleurs occupent une place essentielle dans la mise en page. Une erreur courante consiste à choisir des combinaisons qui ne s’accordent pas bien ou qui manquent de contraste.
Il est donc crucial de maîtriser les bases de la théorie des couleurs, comme la roue chromatique et les associations de couleurs complémentaires.
Utiliser adobe color (gratuit avec inscription) vous permettra de concevoir des associations parfaites ou d’utiliser des nuanciers existant.
Température
En observant la roue chromatique, vous constaterez qu’on distingue deux parties :
Les couleurs chaudes d’un côté. Comprenant les teintes jaunes, orangées, et rouges.
Les couleurs froides de l’autre. Avec les verts, les bleus, les violets, etc.
L’utilisation majoritaire de couleur froide ou chaude permet de générer un sentiment. Le mélange homogène des deux permettra quand à lui, d’équilibrer la composition. À vous de voir ce qui convient le mieux par rapport à votre cible et votre message.
symbolique des couleurs
Connaitre la signification et la symbolique des couleurs est également important, car cela vous aidera à transmettre l’émotion ou l’atmosphère que vous souhaitez faire ressentir à travers votre création.
Rose :
Sensibilité, féminin, amour, floral, légèreté, tendresse, fidélité, protection, …
Rouge :
Danger, passion, force, puissance, violence, colère, vigueur, dynamisme, pouvoir…
Orange :
Dynamisme, plaisir, santé, énergie, chaleur, générosité, amitié, créativité…
Jaune :
jeunesse, bonheur, lâcheté, optimisme, gaieté, positivité…
Vert :
Nature, fertilité, apaisement, croissance, richesse, stabilité, chance, concentration…
Turquoise :
Inspiration, innovation, sophistication, fraîcheur, générosité…
Bleu :
Confiance, calme, sécurité, force, fiabilité, logique, intelligence, efficacité, pureté, voyage…
Violet :
Royauté, mystère, spiritualité, magie, secret, sagesse, vieillesse, deuil, ambition…
Noir :
Luxe, élégance, autorité, sobriété, deuil…
Blanc :
Pureté, renaissance, silence, virginité, sobriété…
Gris/Argent :
Impartialité, maturité, compromis, neutralité, solidité, sécurité, intelligence…
Or :
Immortalité, gloire, richesse, dignité, respect, luxe…
une aide précieuse
Le logiciel Studio-Scrap propose des kits d’éléments de grande qualité, regroupés par thème et déclinés selon un nuancier établi par un graphiste professionnel. Vous disposez ainsi d’un choix de plus de 200 thématiques, avec environ 250 éléments chacune. Une bonne base pour ne pas se louper !
Grilles et colonnes
Chaque mise en page, peu importe le support, doit être conçue comme une image entière. L’utilisation de la règle des tiers, la règle d’or du cadrage photographique, permet d’équilibrer cette image et de créer une dynamique. Ce principe tient ses origines de l’art. La règle des tiers divise une image en trois parties égales. Plusieurs variantes sont possibles et s’appliquent à la verticale comme à l’horizontale. L’emplacement des logos, des images, des textes ou de tout autre élément sera conditionné par cette division.
Associée au sens de lecture, cette division vous permet d’identifier des points de force pour la lecture et vous donne un ordre d’importance pour placer vos éléments.
Il faut se rappeler que les lecteurs lisent des groupes de mots et que la facilité de lecture est directement liée à la largeur des colonnes. Cette grille est également une base pour le placement du texte. Organiser son document en colonne permet de faciliter la lecture mais aussi de rythmer les pages. Sur une même page, les colonnes ne doivent pas nécessairement être de la même largeur. Une belle présentation peut être obtenue en variant la largeur des colonnes. Et la disposition des visuels dans les colonnes.
3 questions à se poser !
La grille permet de créer des “gouttières” pour faire circuler des espaces dans la page. Et cette respiration est cruciale, notamment lorsque la quantité de texte mise en page est importante. Pourquoi ? Tout simplement parce que les blancs répartissent l’information et font respirer la page tout en la rythmant. La nature humaine est ainsi faite, nous avons tendance à avoir peur du vide et à vouloir le combler. En mise en page, les “blancs” sont aussi importants que le reste des éléments, ils font partie de votre mise en page. Une mise en page réussie permet aux zones du texte et aux illustrations de respirer.
Reculez-vous et plissez les yeux pour ne plus voir que les zones :
– Est-ce que votre création respire ?
– Y a-t-il une “circulation d’air” suffisante entre les éléments ?
– Cette circulation est-elle répartie assez uniformément ?
Uniformiser vos documents
Avoir une structure uniforme dans vos documents permet de définir votre style, votre image de marque. Une reconnaissance qui donne à certaines marques le pouvoir de ne même plus se présenter officiellement dans leur communication. Vos publications doivent avoir une certaine homogénéité, même si elles sont malgré tout distinctes. Elle peut évoluer avec le temps mais elle doit avoir une base reconnaissable. Cela représente votre image de marque. Décidée dès le début du travail, l’uniformité de présentation repose en grande partie sur les détails.
– La structure des pages, des marges et des blancs,
– Les polices de caractères, la taille, l’espacement, les titres…,
– Les paragraphes,
– L’espacement des colonnes,
– L’espace autour des illustrations,
– La répétition d’éléments graphiques,
– Les couleurs principales
Attention cependant à ne pas être rigide, une mise en page trop symétrique devient monotone.
Avoir une vue d'ensemble
La mise en page est un puzzle, elle consiste à assembler harmonieusement tous les éléments du document. Vous devez tenir compte des lecteurs et du lieu de distribution. Si vous concevez un flyer, pensez à la boîte aux lettres du destinataire. Pour un magazine, pensez au kiosque avec les autres magazines autour. Dans le cas où vous devez concevoir un document sur plusieurs pages, faites votre mise en page en regard de la page d’à côté. Cela peut vous permettre de voir si votre création répond bien aux buts fixés.
La simplicité est une qualité
Trop d’informations, tue l’information !
Gardez bien en tête que les gens sont sollicités de toute part en permanence, vous n’êtes pas le seul tract ou le seul mailing reçu. Vos cibles n’ont pas de temps à consacrer à de la lecture commerciale. Soyez simple et clair, ne multipliez pas les messages, les visuels, les couleurs, dans un même document. Votre conception n’en sera que plus lisible. Surcharger une page c’est la rendre imbuvable et illisible. C’est certainement la règle la plus difficile à appliquer mais aussi la plus importante ! Il est facile de vouloir trop en faire, trop en dire… La présentation doit accompagner le message et le message doit être simple et unique. L’utilisation excessive de certains éléments, ainsi que la multiplication des messages différents, diminuent la portée de votre communication.
La règle des 3 secondes
Que ça soit pour un mail, une vidéo ou pour un tract, on sait aujourd’hui, qu’une personne adulte met en moyenne 3 secondes pour décider si ce qu’elle voit mérite son attention ou non. Vous avez donc 3 secondes seulement pour capter l’attention ! Donc n’oubliez pas de faire le plus concis possible et de mettre le message principal bien en avant !
L'importance des détails
Pour terminer, voici quelques détails à vérifier pour faire toute la différence !
– Relisez-vous et faites-vous relire, un point de vue extérieur peut vous aider.
– Un trop grand espace après un point crée un “blanc” dans le texte, qui peut stopper le lecteur : enlevez les espaces en trop…
– Les titres et sous-titres placés au bas de page ou de colonnes créent une attente et un délai de lecture qui perturbe celle-ci.
– Les césures (passage à la ligne au milieu d’un mot) de mots trop fréquentes dans des paragraphes rendent la lecture difficile.
– Les saut de ligne mal placés dans les titres ou les sous-titres coupe le rythme de lecture. Lisez votre texte à haute voix pour couper naturellement.
– Vérifiez l’orthographe et si les règles typographiques ont été respectées : les espaces avant et/ou après la ponctuation, l’écriture des symboles, des unités de mesures, des adresses, des numéros de téléphone, mais aussi l’utilisation des majuscules, des guillemets français, la façon d’écrire en abrégé, etc …
– Sauf cas spécifique, n’oubliez pas d’ajouter un moyen de contact : Une adresse email, un numéro de téléphone, un site web…
– Les pavés de textes justifiés (aligner des deux cotés du paragraphe) sont difficiles à gérer et à lire : sauf si vous éditez un annuaire, évitez ce réglage !
2 réponses
Merci pour cet article très intéressant! j’ai encore appris aujourd’hui. Autrefois assistante maternelle, j’ai créé avec SS8 ma bannière Facebook, mes cartes de visite, les couvertures des cahiers de liaison pour chacun de mes loulous… ainsi que tous les supports d’activités enfant que j’ai pu créer pour chaque jour, certains partagés avec le relais assistantes maternelles à sa demande pour diffusion auprès de mes collègues. Studioscrap m’a été indispensable pour exercer pleinement mon métier. Je ne taris pas d’éloge sur votre logiciel.
simplement “bravo” !